Le bilan des accidents de la route en France s’alourdit encore en 2023, marquant une tendance préoccupante qui s’installe depuis plusieurs années. Les chiffres publiés par l’Observatoire National de la Sécurité Routière (ONISR) mettent en lumière une réalité inquiétante : le nombre de victimes sur les routes ne cesse d’augmenter, malgré les mesures annoncées pour enrayer ce fléau.
📊 Un constat alarmant : des chiffres en hausse
Pour le mois de mai, 294 personnes ont perdu la vie sur les routes françaises, soit une augmentation de 10,1 % par rapport à la même période de l’année précédente. Cela représente 27 décès supplémentaires, un chiffre qui s’inscrit dans une hausse globale de 3,8 % sur les cinq premiers mois de l’année, comparé à 2015.
Depuis 2014, la mortalité routière en France est repartie à la hausse, avec 3384 morts en 2014, puis 3464 en 2015. Il s’agit de la première fois en 35 ans que la France connaît deux années consécutives de hausse.
📅 Mai 2016 : Un mois particulièrement meurtrier
L’ONISR met en lumière les drames survenus lors des longs week-ends du mois de mai. Le pont de l’Ascension a coûté la vie à 62 personnes, tandis que le week-end de la Pentecôte a enregistré 48 décès supplémentaires.
Les autres indicateurs sont tout aussi préoccupants :
- +172 accidents corporels par rapport à mai 2015.
- +176 blessés recensés.
- +58 hospitalisations nécessaires.
Ces chiffres auraient pu être encore plus élevés si les conditions particulières, comme la pénurie de carburant et les précipitations exceptionnelles, n’avaient pas limité les déplacements motorisés.
🛑 Mesures gouvernementales et critiques
Face à cette recrudescence, le gouvernement avait annoncé 81 mesures ambitieuses en 2015, parmi lesquelles :
- L’interdiction du kit mains libres au volant.
- La baisse du taux d’alcoolémie pour les jeunes conducteurs.
- L’augmentation du nombre de radars.
Cependant, ces annonces peinent à convaincre. Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, dénonce un manque de courage politique :
« Le gouvernement multiplie les annonces sans réelle action. Il est dramatique que la mortalité routière reste la première cause de décès chez les jeunes et dans le monde du travail. »
À l’opposé, Pierre Chasseray, directeur général de l’association « 40 millions d’automobilistes », relativise cette hausse en la qualifiant de « mécanique », liée aux baisses importantes des années précédentes.
🚗 Une urgence nationale
Ces statistiques soulignent l’urgence d’intensifier les efforts pour améliorer la sécurité sur les routes. La sensibilisation, la prévention et l’application rigoureuse des mesures existantes doivent devenir des priorités.
La route ne doit pas continuer à être un espace de tragédie. Il en va de la sécurité et de la vie de milliers de Français chaque année.